+ d'infos sur les réformes (depuis la rentrée 2008)...

ATTENTION !!!
Cette page sera complétée au fur et à mesure...
Certaines "parties" sont donc encore incomplètes (donc... à suivre !).
* = encore incomplet

;)



1) Quelles réformes pour la maternelle ?

 

La plus importante :

Le rapport du député Michèle Tabarot (juillet 2008) qui préconise la création de jardins d’éveil dès la rentrée 2009.

 

Qu’est-ce qu’un jardin d’éveil ?

 

C’est une structure intermédiaire entre l’école maternelle et la crèche destinée à accueillir les enfants de 2 ans qui jusque-là étaient scolarisés à l’école maternelle et donc ne le seront plus.

Sous prétexte que : « les enfants qui ont fait 4 années d’école maternelle arrivent usés à l’école primaire »…(je cite là Monique PAPON, sénatrice ).

 

Bien sûr, vous allez me dire que vos enfants ne sont scolarisés qu’à partir de 3 ans et non 2 !…

Oui, c’est juste. Mais ce n’est pas le cas partout.

Dans certaines écoles, les tout-petits de 2 ans pouvaient être scolarisés.

Soit avec les petits de 3 ans, dans une classe qu’on appelle de « tout petits et petits » ;

soit dans une classe « passerelle » dans laquelle ne sont scolarisés que des enfants de 2 ans,

dans un but de travail en étroite collaboration avec les familles - et parfois de prévention -dans les quartiers défavorisés.

 

Les jardins d’éveil - déjà testés dans plusieurs départements à l’heure actuelle (Rhônes et Mayenne) – ne concernent pour l’instant QUE les enfants de 2 ans des classes de tout-petits et petits.


POUR L’INSTANT !........

 

Mais le choix politique actuel est de réduire l’offre de l’éducation nationale, le ministre s’interrogeant sur la nécessité d’une formation d’enseignant pour encadrer de jeunes enfants.

 

On peut donc craindre que les propositions du rapport (du Député Michèle) Tabarot (juillet 2008) sur le développement de l’offre d’accueil de la petite enfance – donc la création de ces fameux jardins déveils - ne trouve un écho favorable auprès des instances décisionnelles, pour accueillir les 2 ans, mais aussi par la suite les 3 ans et les 4 ans.

 

Je cite - Paragraphe 3-1-4 :

« L’application des objectifs de régulation budgétaire au Ministère de l’Education Nationale pourrait le conduire à poursuivre sur la voie de la diminution, voire de la suppression de l’accueil d’enfants de 2 à 3 ans à l’école maternelle, dans la mesure où cette mission n’est pas au nombre de ses compétences obligatoires ».

 

Pour l’instant, nous en sommes donc à la phase 1 du processus.
Mais... 


...Un calendrier est d’ores et déjà proposé (!):

 

- Dès la rentrée 2009 : suppression de la scolarisation des enfants de 2 ans (des classes de tout-petits et petits)


- 2009-2012 : création de jardins d’éveil


- à partir de 2012 : extension (de la suppression de la scolarisation) à TOUS les enfants de 2 ET 3 ans,


- à partir de 2015 : « le droit de garde pourrait être ouvert progressivement à l’ensemble des enfants en fonction de l’évolution de l’offre d’accueil »

 


car…il faut le préciser :

 

ces jardins d’éveil

 

seront financés par les mairies et le personnel sera municipal.

Cela signifie une amplification de l’inégalité sur le territoire (toutes les mairies ne disposant pas du même budget !) ;

 

…L’accueil y sera PAYANT pour les familles (crédit d’impôt pour ceux qui en payent).
Les familles socialement défavorisées dont les enfants tiraient les plus grands bénéfices de la scolarisation en seront donc exclues (la réduction des inégalités sociales, jusque-là favorisée, cèdera donc la place à l’augmentation de ces dernières).

 

L’offre y sera forcément plus limitée qu’à l’école maternelle.

Donc, l’accueil ne sera plus UN DROIT pour tous !

 

Et…

Une proposition particulièrement surprenante :

 

Je cite –paragraphe 4-3-4 :

« Valoriser le métier d’assistant maternel auprès des seniors à la retraite qui souhaitent cumuler emploi et retraite est une des pistes qui pourrait contribuer à réduire les tensions en effectif prévisibles pour ce secteur. »

 

 




 

Enfin, à cela s’ajoute encore…

 

 

       le rapport du Député Yves CENSI - qui, en gros, dresse le bilan financier de   
   
  l’éducation fin 2008
et constitue un
projet de loi  concernant les 
   
  budgets  2009
  – dans lequel il est clairement dit que :

 

le budget consacré à l’éducation est trop élevé et que parmi tous les pays européens, nous sommes les seuls à scolariser les enfants durant 15 ans. Les autres ont, en moyenne, une scolarité de 13 ans. Soit 2 ans de moins que nous.

Cela sous-entend clairement qu’on pourrait nous aussi ramener notre scolarité à 13 ans afin d’économiser 2 années de scolarité !

 

 

 

Bref, avec une scolarité obligatoire qu’à partir de 6 ans en France et des parlementaires qui ont pour mission d’évaluer le coût et non les performances de l’école maternelle, notre école maternelle est menacée !!!

 

 

 





2) Quelles réformes pour l'école primaire* ?
 



Les nouvelles évaluations (au CE1 et au CM2)...

Pour donner un apperçu du non-sens et du manque de sérieux des auteurs de ces évaluations...
...la copie de la lettre de Hubert MONTAGNER à un Inspecteur de l'Education Nationale :
(avec son accord concernant sa diffusion sur internet)









3) Quelles réformes touchant à la fois
l'école maternelle et l'école primaire*
?



- La mise en place du S.M.A. (Service Minimum d’Accueil)...


...qui oblige les mairies à fournir le personnel nécessaire pour accueillir les enfants en cas de grève des enseignants.

BORDEAUX, le 15 juin 2009

 

Monsieur Michel-Jean FLOCH

Inspecteur d’Académie de Vendée

Cité Administrative Travot

BP 777

85020 LA ROCHE-SUR-YON

 

Monsieur l’Inspecteur,

 

Professeur des Universités en retraite, ancien Directeur du Laboratoire de Psychophysiologie à la Faculté des Sciences et des Techniques de Besançon, ancien Directeur de Recherche à l’INSERM et ancien Directeur de l’Unité 70 “Enfance Inadaptée” de l’INSERM à MONTPELLIER, j’ai une expérience de plus de trente cinq ans dans le domaine de l’élaboration et de la mise en oeuvre de protocoles reproductibles et vérifiables qui permettent d’objectiver, de quantifier et d’évaluer les comportements, les rythmes et les capacités de traitement de l’information des enfants accueillis à la crèche, à l’école maternelle et à l’école élémentaire. Même s’il n’est pas actualisé, le curriculum vitae que je vous transmets en pièce jointe vous permettra de constater que la plupart des recherches effectuées dans ce cadre par mes collaborateurs et moi-même ont été publiées dans des périodiques internationaux à comité de lecture, et donc validées par nos pairs.

 

Soucieux du développement de l’enfant au fil de l’âge dans ses différents lieux de vie, y compris l’école primaire, j’ai pris connaissance des conditions dans lesquelles les évaluations scolaires concernant les élèves de CM2 avaient été réalisées au milieu de l’année scolaire dans votre département ... et ailleurs. Pour un scientifique (on peut élargir à l’ensemble de la communauté scientifique sans risquer de se tromper), il

est clair que les résultats des évaluations n’auront ni crédibilité ni valeur. Ils ne pourront donc conduire à des conclusions fiables pour la Vendée, plus généralement pour la France. On peut ainsi présenter les principaux biais qui entachent les résultats :

 

1. une évaluation-bilan ne peut avoir de signification et de sens que si elle permet de comparer chaque enfant à lui-même et aux pairs de la même classe au début et à la fin de l’année scolaire. On peut penser respectivement à octobre alors que les enfants-élèves sont bien “installés” dans leur classe depuis environ un mois, et au début du mois de juin, avant qu’ils ne soient démobilisés scolairement à l’approche des vacances d’été. On pourrait alors mieux cerner les progressions, les “régressions”, les “stagnations”, les fluctuations ... des “performances” des différents enfants dans telle ou telle “matière” en fonction de l’âge, du développement individuel, des acquisitions successives, des événements survenus entre les première et deuxième passation (changement de maître, changement de méthode pédagogique, problèmes familiaux, maladie ...). Or, en 2009, les passations ont été organisées au milieu de l’année scolaire, sans aucune justification sérieuse. Le choix de ce moment ne repose sur aucune hypothèse crédible. Il est parfaitement

arbitraire ;

 

2. une évaluation-bilan ne peut conduire aux mêmes résultats selon que les passations sont organisées à tel ou tel moment de la journée. La recherche scientifique a en effet largement démontré que, dans toutes les classes d’âges explorées, le niveau de vigilance, les capacités d’attention et les capacités de traitement de l‘information ne sont pas les mêmes à 09h.00, 11h.00, 14h.00 et 16h.00. Or, les “observateurs” savent que les passations, notamment dans votre département, ont été organisées à n’importe quelle heure. Globaliser les résultats des différentes écoles sans tenir compte de l’heure de passation, est une supercherie ;

 

3. puisqu’il s’agit de procéder à de nouvelles évaluations nationales, comment pourrait-on comparer l’année 2008-2009 à l’année 2007-2008, alors que les conditions et consignes de passation ne sont pas les mêmes, et conclure à une amélioration ou une dégradation des résultats scolaires d’une année à l’autre ... à moins qu’il n’y ait une manipulation des résultats ? Il en est de même pour la comparaison éventuelle entre l’année 2008-2009 et l’année 2009-2010.

 

4. on me rapporte que les conditions des passations (consignes, durée, mutisme du maître ou explications complémentaires, corrections non autorisées des fautes ...) ont été très variables d’une classe ou d’une école à l’autre au point que personne ne peut les définir avec un minimum de rigueur, notamment dans le cadre éventuel d’un document officiel du Ministère de l’Education Nationale qui vaudrait pour tout le territoire national. En outre, comment pourrait-on comparer les passations complètes aux passations partielles ? Tout cela n’est pas sérieux. C’est la crédibilité des évaluations organisées par la France au sein de l’école qui se trouve engagée, en particulier aux yeux des organismes européens qui s’efforcent d’objectiver les résultats des écoliers à l’école élémentaire.

 

5. enfin, on me rapporte que des résultats ont été falsifiés ou “inventés”, parfois à la demande des Inspecteurs de circonscription, parfois par les Inspecteurs eux-mêmes ... pour satisfaire la hiérarchie, en l’occurrence vous-même. Je ne peux croire que cela soit vrai. Il serait essentiel de vérifier cette question.

 

En conclusion, tout concourt à la conclusion que les évaluations-bilans sont des faux qui ne veulent “rien dire”, à moins qu’ils ne cachent des arrières pensées politiques. C’est indigne de prendre les élèves en otage et de tromper leur famille. C’est indigne de dénaturer les missions des enseignants. L’Education Nationale se déshonore en organisant une mascarade, ou en la couvrant, et en sanctionnant les professeurs des écoles qui n’ont pas voulu se prêter à un jeu indigne, à la fois parce qu’ils ont leur conscience de professionnel et d’humaniste pour eux et parce qu’ils n’ont pas besoin d’une évaluation formelle pour connaître les acquisitions ou déficits cognitifs de chaque enfant, ses capacité de mobilisation des ressources intellectuelles et les insuffisances ou freins qui l’empêchent de comprendre et d’apprendre.

 

Engagé depuis plus de trente cinq ans dans des recherches sur les enfants de tous âges et sur les conditions qui peuvent permettre à chacun de se réaliser comme élève, tout en identifiant les facteurs qui freinent ou

empêchent les apprentissages, et à ce titre témoin du haut niveau des compétences et des qualités humaines des Professeurs des écoles, je pense qu’il est légitime de vous demander de lever les lourdes sanctions que vous leur avez infligées. Vous en seriez honoré. Sinon, l’école perdra un peu plus de son âme, de sa crédibilité et de son humanité. Il est temps de refonder l’école pour qu’elle ne “marche plus sur la tête”.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Inspecteur, l’expression de ma très haute considération.

 

Hubert MONTAGNER,

Professeur des Unversités en retraite

ancien directeur de recherche à l’INSERM

ancien directeur de l’unité “Enfance Inadaptée” de l’INSERM

21 Clos du Guillan

33670 SADIRAC

h.montagner@ wanadoo.fr

 

P.S. La présente lettre est communiquée aux Professeurs des écoles de la Vendée ... et d’ailleurs s’ils le souhaitent.

 

 

Si ce service est positif pour les parents qui travaillent, il reste difficile à gérer pour les mairies qui n’ont pas forcément le personnel qualifié pour cela ou simplement en quantité nécessaire à disposition.

 

Pour les enseignants, il est une atteinte au droit de grève puisque – pour permettre l’organisation et la mise en place de ce S.M.A.- il les oblige à déclarer leur INTENTION de faire grève auprès de leur supérieur 48h (ouvrés) avant le jour de grève !

 

Mais lorsqu’il y a une grève, il est SURTOUT un bon moyen pour notre Ministre de détourner l’attention et de séduire les parents et l’opinion publique plutôt que de les inquiéter en parlant des AUTRES réformes !

 

 

 

 

 

 

 

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